Cure thermale et douche pénétrante

Soin antalgique et myorelaxant aux multiples indications

La douche pénétrante en cure thermale

Les bains, les douches, les boues, sont les principaux soins externes d’hydrothérapie. La douche pénétrante, en combinant l’action de la chaleur, de la pression et des éléments constitutifs de l’eau minérale naturelle, se montre particulièrement intéressante dans la prise en charge des douleurs chroniques, articulaires, tendino-ligamentaires, digestives et urinaires.

Parmi les soins hydrothermaux, qui constituent le cœur de la cure thermale, les douches d’eaux minérales sont très largement utilisées. En effet, après les bains, les douches sont le deuxième pilier de l’hydrothérapie. Elles consistent à projeter de l’eau thermale sous pression sur l’ensemble du corps du patient ou sur une partie spécifique. Leur action résulte de leurs effets physiques, de l’apport de chaleur ainsi que du passage transcutané de substances minérales ou plus rarement organiques.

De nombreuses variantes de douches existent. Elles peuvent être stimulantes ou sédatives, former le complément d’un autre soin, après la boue, les vapeurs, les massages par exemple, ou constituer une entité propre. Leur température est généralement comprise entre 35°C et 38°C et des temps de 6 minutes pour les douches locales et de 3 minutes pour les douches générales sont couramment pratiqués. C’est le médecin thermal qui détermine, en fonction de la pathologie et de l’action thérapeutique souhaitée, la douche la plus adaptée.

La douche pénétrante en pratique

Pour ce soin spécifique, le patient curiste est allongé sur le ventre et une rampe munie de jets multiples délivre, le long de l’axe corporel, une douche en pluie de fort débit et faible pression, favorable à la pénétration des composants actifs de l’eau thermale. La douche pénétrante peut être générale, du cou aux chevilles, ou localisée sur une zone délimitée par le médecin thermal. De même, il existe des douches pénétrantes automatiques ou dirigées par un agent thermal.

Cure thermale et douche pénétrante

Une indication en rhumatologie

Les principales pathologies traitées dans les stations thermales ayant l’orientation rhumatologie sont les pathologies dégénératives douloureuses chroniques (arthrose, rachialgies mécaniques) et les tendinopathies chroniques.

Certains rhumatismes inflammatoires chroniques, en dehors des poussées, le syndrome algoneurodystrophique ou les séquelles douloureuses chroniques de chirurgie ou de traumatismes peuvent également être concernés. Les cures en rhumatologie représentent 79% des cures prescrites et, parmi les 91 établissements thermaux agrées pour cette orientation en France, une grande majorité utilise la douche pénétrante, en complément des bains et des applications de boue, pour favoriser la sédation générale et la relaxation musculaire. Le choix de la station et la nature des eaux (sulfurées, sulfatées, oligopolymétalliques ou chlorurées) orientant vers un effet plus ou moins sédatif.

Cure thermale et douche pénétrante

3 orientations thérapeutiques supplémentaires

La douche pénétrante est aussi un soin constitutif de la cure thermale à visée uro-néphrologique. Les stations thermales qui proposent cette orientation sont au nombre de neuf et bénéficient d’eaux essentiellement sulfatées et bicarbonatées. Les principales indications sont les lithiases urinaires (calculs rénaux), les infections urinaires récidivantes ou chroniques, les prostatites chroniques ou à rechutes et les cystalgies à urines claires. La cure de boisson, qui consiste à boire régulièrement de l’eau thermale naturelle, est centrale pour favoriser la diurèse et agir sur le milieu urinaire. Elle est complétée par des soins locaux et généraux comme la douche pénétrante. Dans cette indication, celle-ci consiste en une douche mécanisée sous rampe à affusion de 3 à 6 minutes, éventuellement suivie d’une douche dirigée manuellement sur les régions lombaires durant 4 minutes. La douche pénétrante soulage la douleur, provoque un relâchement et une dilatation des voies urinaires tandis que la douche tonique facilite la migration des calculs, le cas échéant.

Sur le même modèle, les cures thermales spécifiques des maladies de l’appareil digestif et des maladies métaboliques (surpoids et obésité, dyslipidémies, diabète) s’appuient sur la cure interne avec, notamment, la cure de boisson et la cure externe (bains, douches, boues, compresses et vapeurs, soins de kinésithérapie) dans laquelle s’inclut la douche pénétrante.

Enfin, ce soin d’hydrothérapie externe, au même titre que les douches sous pression et les bains complets, contribue à un effet de relaxation générale et d’amélioration de la compliance de la paroi thoracique (capacité à se laisser distendre). Il intervient, de ce fait, dans la prise en charge des pathologies ORL infectieuses et allergiques, l’asthme ou les bronchites, aux côté de différents soins thermaux spécifiques : inhalations, aérosols, douches nasales, irrigations nasales, gargarismes… Les eaux thermo minérales utilisées sont alors les eaux sulfurées, bicarbonatées et chlorurées sodiques.

Cure thermale et douche pénétrante

 

À retenir :

• Soin d’hydrothérapie externe

• Sédatif, myorelaxant, tonique circulatoire

• Quatre aires thérapeutiques principales : rhumatologie, uro-néphrologie, gastro-entérologie, pneumologie.

 

 

Sources :

Article issu de La médecine thermale, le magazine de la crénothérapie – 2019

Directeur de la publication : Thierry Dubois

Rédacteur en chef : Didier Le Lostec

Rédacteur en chef délégué : Claude Eugène Bouvier

Conception rédaction et Direction artistique : Caroline Nidelet

Remerciements : Dr Hugues Desfour, Dr Olivier Dubois, Françoise Ebrard, Dr Danielle Faure Imbert, Dr Monique Fourot-Bauzon, Pr. Christian Hérisson, Pr. Christian-François Roques, Chaîne thermale du Soleil, Commission communication du CNETh.

La médecine thermale – Données scientifiques – Pr. Patrice Queneau, Pr. Christian Roques, Édition John Libbey, 2018

Syndicat national des médecins des stations thermales, marines et climatiques de France, Guide des bonnes pratiques thermales, 2003.