L’hypertension artérielle (HTA)
L’hypertension artérielle (HTA) est une pathologie cardiovasculaire qui se définit par une pression artérielle (pression exercée par le débit sanguin sur la paroi des artères) trop élevée. Ce n’est pas une maladie mais un facteur de risques qui doit être corrigé pour éviter des complications de santé.
Calcul et seuil d’hypertension artérielle
La tension artérielle est mesurée chez un sujet en position assise ou allongée, après 5 à 10 minutes de repos. 2 valeurs sont mesurées par le médecin :
• La pression artérielle systolique ou PAS (chiffre le plus élevé) : c’est la pression artérielle mesurée lors de la phase de contraction du cœur. Elle reflète la pression artérielle lors de la contraction du ventricule gauche (systole). Sa valeur doit être inférieure à 140 millimètres de mercure chez un sujet normal ;
• La pression artérielle diastolique ou PAD (chiffre le plus bas) : c’est la pression artérielle mesurée lors de la phase de relâchement du cœur (diastole). Sa valeur doit être inférieure à 90 millimètres de mercure chez un sujet normal.
L’hypertension artérielle est admise si ces mesures sont confirmées, c’est à dire répétées dans le temps : 3 mesures le matin (après le réveil, à jeun et avant d’avoir pris vos médicaments), 3 mesures le soir, pendant 3 jours consécutifs.
Le risque est défini pour un seuil de 14-9 :
Ce seuil doit toutefois être nuancé :
• Les jeunes femmes pré ménopausées, protégées par les hormones féminines, ont une tension légèrement inférieure à celle des hommes. Le seuil d’hypertension artérielle peut donc être sensiblement revu à la baisse ;
• Pour les personnes de plus de 80 ans, un seuil de 15 de tension est communément toléré.
Les recommandations américaines (2017) définissent le risque pour un seuil de 13/8.
12 millions de français concernés
L’hypertension artérielle est très répandue chez les adultes. Elle touche 12 millions de français, qui suivent un traitement régulier et concerne :
• 25% des personnes de 50 ans,
• 35% des personnes de 60 ans,
• 50% des personnes de 70 ans,
• 70% des personnes de 80 ans.
L’HTA est plus présente chez les personnes âgées car, avec le temps, la paroi des artères se rigidifie naturellement : plus nous vieillissons, plus les risques d’être hypertendus augmentent donc.
Les facteurs majorant l’hypertension artérielle
La tension fluctue au cours de la journée et en fonction des activités : basse au repos, elle augmente au cours d’un effort physique. Ces pics ponctuels, tout comme un état de stress ou une grande émotion, ne reflètent pas une HTA durable.
Dans 90% des cas, l’hypertension artérielle est dite « essentielle » : aucun facteur précis n’est à incriminer. Elle peut alors être multifactorielle : tabac, sédentarité, surpoids, diabète, hypercholestérolémie, consommation excessive de sel. Le premier traitement reste donc le bon sens : arrêter de fumer, faire du sport, adopter un régime alimentaire sain et réduire le sel. Un traitement contre le diabète pourra être envisagé, avec l’aval d’un médecin.
Dans 10% des cas, l’HTA est « secondaire », elle est alors la conséquence d’autre chose : une tumeur bénigne sur une glande surrénale (particulièrement chez les jeunes hypertendus) ou une toxicité médicamenteuse (contraceptifs oraux, œstrogènes, anti-inflammatoires sur une durée prolongée, certains antidépresseurs et certains anticancéreux). Lorsque la cause est identifiée, elle peut être supprimée, ce qui règle le problème d’hypertension artérielle dans bien des cas.
L’hypertension artérielle peut également être héréditaire : avoir des parents hypertendus avant la cinquantaine multiplie par 2 le risque de développer une HTA. Il est recommandé d’être vigilant et d’effectuer alors un contrôle régulier de sa tension.
Comment détecter l’hypertension artérielle ?
L’HTA est asymptomatique, ce qui explique en grande partie l’estimation faite de 4 millions de français hypertendus non diagnostiqués.
Elle n’est pas ressentie par l’individu : on peut être hyper stressé sans être hypertendu et, à l’inverse, nous sentir très calme et être hypertendu.
En dehors de pics et de seuil très élevé, qui entrainent alors vertiges et maux de tête pouvant en être des symptômes (mais qui orienteront fréquemment le sujet, à tort, vers un ORL plutôt qu’un cardiologue), l’HTA ne se détecte que par le suivi, dans le temps, de mesures faites par un médecin ou au domicile.
Quels sont les risques d’une hypertension artérielle non traitée ?
L’épaississement et la rigidification des artères ainsi que la prolifération des plaques d’athérome peuvent avoir des conséquences dramatiques au niveau cardiovasculaire, cérébrovasculaire et/ou au niveau de certains organes cibles. Le rétrécissement des artérioles entraine une mauvaise irrigation des organes qui, appauvrit en O2, se détériorent progressivement. L’hypertension artérielle non traitée a un impact sur l’ensemble de l’organisme.
• Chez les sujets jeunes : l’hypertension artérielle concerne les petites artères et altère les vaisseaux intra cérébraux. Elle peut accélérer la dégénérescence cognitive comme les risques d’accidents cardio-vasculaires.
• Chez les sujets de plus de 50 ans : elle concerne les grosses artères. Ses conséquences restent les mêmes que précédemment, mais peuvent s’y ajouter des risques d’insuffisance cardiaque et de maladies rénales.
Les conséquences sur le cerveau sont multiples : nécrose de certaines zones, majoration du risque d’AVC, troubles de la mémoire, démence vasculaire sénile, maladies neurodégénératives (Alzheimer).
Les reins souffrent également d’une mauvaise irrigation, pour les mêmes raisons. Une hypertension artérielle peut entrainer une insuffisance rénale.
Sur les yeux : atteintes rétiniennes possibles, majorées en cas de diabète associé.
Le cœur manque également d’O2 : insuffisance cardiaque, douleurs thoraciques lors d’un effort physique. Si l’artère coronaire est totalement bouchée : infarctus du myocarde.
Les conséquences sur les jambes : artérite invalidante.
Ce qu’il faut retenir :
• Adoptez un régime alimentaire sain et équilibré (quelques idées de recettes pour être en forme ici),
• Faites de l’exercice physique de manière régulière : 3 à 4 fois par semaine (quelques exemples là),
• Faites-vous suivre par un médecin pour déceler une éventuelle hypertension artérielle,
• Avisez avec lui d’un traitement au long cours,
• Acceptez de suivre ce traitement.
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Sources : INSERM