D’où vient la ménopause ?
De l’adolescence à la ménopause, chaque femme a des cycles ovariens prenant la forme de cycles menstruels (les règles) au cours desquels la fécondation est possible. Ces cycles se répètent jusqu’à la fin des réserves de follicules ovariens : lorsqu’il n’y en a plus, l’ovulation n’est plus possible, la production hormonale diminue progressivement : c’est la préménopause (marquée par la baisse de la production de progestérone).
La préménopause ou péri-ménopause prend la forme d’une alternance de cycles menstruels courts et longs (menstruations irrégulières), des syndromes prémenstruels chez certaines femmes (lourdeur de la poitrine, humeur irritable) et peuvent également s’accompagner des premières bouffées de chaleurs et sueurs nocturnes. Dans cette étape, la production d’estrogènes est préservée. Lorsque la production d’estrogènes cesse également, on parle alors de ménopause. La ménopause se produit lorsque les ovaires cessent de produire les hormones sexuelles et la formation d’un ovule chaque mois. La ménopause marque donc la fin de ces cycles ovariens. Phénomène naturel, elle survient chez la femme à partir d’un certain âge et se traduit par l’arrêt définitif des menstruations.
• À quel âge la ménopause se manifeste-t-elle ?
L’âge moyen de survenue de la préménopause est de 47 ans ; l’âge moyen de survenue de la ménopause est d’environ 51 ans, mais cela varie d’une femme à l’autre (entre 45 et 55 ans). La ménopause peut survenir bien plus tôt chez certaines femmes (vers la quarantaine), pour des raisons médicales principalement, telles qu’une intervention chirurgicale avec retrait des ovaires, dans le cas d’une chimiothérapie, d’une radiothérapie ou bien encore d’une maladie affectant les hormones. On parle alors de ménopause précoce.
• Existe-t-il un traitement en cas de ménopause précoce ?
Oui. Afin d’éviter les complications et en fonction de l’état de santé de la personne concernée par le trouble de ménopause précoce, le médecin ou le gynécologue peut prescrire, s’il l’estime nécessaire, un traitement hormonal substitutif jusqu’à la cinquantaine. Ce traitement associe un estrogène et un progestatif et son administration varie en fonction de la personne (choix de l’apparition des règles ou non, traitement continu ou non). Ce traitement est prescrit dans le cas de non contre-indication (les contre-indications classiques étant des antécédents de cancer du sein ou d’accident vasculaire cérébral). Il sera consenti aux femmes :
- Ressentant des troubles altérant la qualité de vie,
- Ayant des problématiques de densité osseuse.
Il est à noter que le traitement hormonal substitutif favoriserait la croissance de fibrome de l’utérus, la persistance d’une endométriose et la multiplication de calculs biliaires.
Quels sont les symptômes de la ménopause ?
Le vieillissement naturel de l’organisme entraine une cessation de production des hormones par les ovaires. Au fil du temps, le nombre d’ovules disponibles dans les ovaires baisse, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus assez pour soutenir la production d’hormones. Le niveau d’œstrogène diminue alors, ce qui peut entrainer des symptômes peu agréables, chez 70% des femmes, tels que bouffées de chaleur, sueurs, fatigue, sautes d’humeur et difficultés à s’endormir voire troubles du sommeil. On note également une possible sécheresse vulvovaginale, des troubles urinaires, des infections ou fuites urinaires, des maux de tête. L’intensité de ces symptômes varie, toutefois, d’une femme à l’autre et sont, de la même manière, ressentis différemment d’une femme à l’autre. Ces troubles sont appelés troubles climatériques. Ils peuvent s’accompagner, chez certaines femmes, de frissons, de tremblements, d’une sensation de vertiges, de palpitations. Bien que ces manifestations soient généralement brèves, elles peuvent survenir plusieurs fois par heure, la nuit ou pendant une activité physique ou sociale et peuvent avoir tendance à dégrader temporairement la qualité de vie de la personne concernée. Ces symptômes sont favorisés par le tabac, l’alcool, les glucides, le gluten et, d’une manière générale, une mauvaise hygiène alimentaire.
D’autre part, la ménopause peut augmenter le risque de développement de maladies telles que l’ostéoporose et les maladies cardio-vasculaires.
• Après la ménopause : les risques d’ostéoporose
La baisse des niveaux d’estrogènes conduisant à la ménopause peut entrainer une perte de la densité osseuse, ce qui peut conduire à l’apparition de l’ostéoporose. L’ostéoporose est une maladie qui affaiblit la structure osseuse et rend les fractures plus susceptibles de se manifester, elle n’est donc pas à prendre à la légère. L’ostéoporose touche 3 millions de français, majoritairement des femmes ménopausées. Pour autant, seulement 600 000 femmes en ont conscience et se font diagnostiquer.
L’ostéoporose est souvent diagnostiquée lorsqu’une chute ou un traumatisme de faible énergie entraine une fracture. Les fractures les plus courantes, dans ce cas, sont les suivantes les fractures du col du fémur, des avant-bras, du poignet, des vertèbres, des épaules, du bassin, des côtes. Une mesure de la densité minérale osseuse peut prévenir le risque de fracture en décelant la maladie à temps. Cet examen, appelé ostéodensitométrie, est généralement réalisé chez les personnes présentant des facteurs de risques d’ostéoporose.
Pour compenser la perte de densité osseuse, une alimentation riche en calcium, en vitamine D ainsi que des exercices physiques de renforcement musculaire et de résistance cardiaque sont recommandés. Calcium et vitamine D peuvent également être prescrits et ingérés en compléments alimentaires.
• Après la ménopause : les risques de maladies cardio-vasculaires
Les hormones reproductives – estrogènes et progestérone – ont un effet protecteur sur le système cardio-vasculaire de la femme. La diminution de leurs niveaux, lors de la ménopause, engendre donc un risque accru de développement de maladies cardio-vasculaires. Ces maladies affectent le cœur et les vaisseaux sanguins. Elles sont majorées par la consommation de viande (rouge notamment), le tabac et l’alcool ainsi qu’une vie sédentaire : la pratique d’une activité sportive est, ici aussi, grandement recommandée. Doit s’y ajouter une bonne hygiène alimentaire, l’arrêt du tabac, le traitement éventuel d’une hypertension artérielle voire d’une hypercholestérolémie.
Combien de temps dure la ménopause ?
La préménopause peut durer de 2 à 4 ans. Quant à la ménopause, on la considère comme « installée » lorsque l’arrêt des règles est manifeste depuis plus d’une année. Les troubles climatériques associés à cette période s’estompent progressivement, dans un délai qui varie d’une femme à l’autre. Ces troubles peuvent durer, en moyenne, entre 2 à 5 ans entre la préménopause et la ménopause installée.
Quels compléments alimentaires pour lutter contre les symptômes de la ménopause ?
Il existe de nombreux compléments alimentaires permettant de lutter sainement et efficacement contre les troubles climatériques associés à la ménopause. Il est recommandé d’en parler à votre médecin ou à votre gynécologue.
• Les compléments alimentaires à base d’isoflavones ou phytoœstrogènes contre les effets de la ménopause
Le soja renferme de nombreux isoflavones, encore appelées phytoœstrogènes ou estrogènes végétaux. D’autres plantes, comme le trèfle rouge, l’actée à grappes noires contiennent des phytoœstrogènes, les lignanes, bénéfiques pour soulager les troubles de la ménopause en compensant – partiellement – la diminution des estrogènes lors de cette étape de vie. Ces compléments alimentaires soulageraient 30% des femmes concernées, contre 70% pour les produits de synthèse mais qui sont aujourd’hui décriés (risques secondaires notables).
• Les compléments alimentaires à base de DHEA contre les effets de la ménopause
La DHEA est une hormone naturelle qui participe au processus des hormones sexuelles dont les estrogènes. La prise de compléments alimentaires agirait positivement en stimulant la production d’estrogènes par l’organisme, ce qui apporterait un soulagement des troubles climatériques de la ménopause. Ils sont également excellents pour la santé oculaire, la sécheresse de la peau et du vagin, particulièrement chez les femmes de plus de 70 ans.
• Les compléments alimentaires à base de calcium contre les effets de la ménopause
Les compléments alimentaires à base de calcium aideraient à lutter efficacement non pas contre les troubles climatériques associés à la ménopause mais contre la perte de densité osseuse associé à la diminution des niveaux d’estrogènes pendant cette étape. Dans le cas de prise de calcium, il faut en parler à votre médecin. Une prise de 400mg de calcium par jour est efficace chez les femmes de plus de 50 ans pour lutter contre l’ostéoporose. L’apport quotidien recommandé de calcium chez la femme de plus de 50 ans est de 1 200mg, toute source confondue.
Ménopause et prise de poids
Sans que cela ne soit une généralité, la ménopause peut être associée à une prise de poids chez certaines femmes, prise de poids qui peut être due à différents facteurs comme les changements hormonaux (incluant notamment la baisse du niveau d’estrogènes), le vieillissement naturel de l’organisme, une activité physique moindre et, plus généralement, un changement du mode de vie, plus sédentaire.
La diminution du niveau d’estrogènes et le vieillissement de l’organisme ralentissent le métabolisme et augmente la tendance à stocker les graisses autour de l’abdomen. Pour cette raison, tout autant que par souci de santé, une régime alimentaire sain, principalement composé de légumes et pauvre en protéines animales, doit être préféré (on parle de régime cétogène hypotoxique). De la même façon, pour lutter efficacement contre l’ostéoporose ainsi que contre les risques de maladies cardio-vasculaires tout autant que la prise de poids, la pratique régulière d’une activité physique, d’intensité basse à modérée, doit être mise en place.